Le professeur Harold Van MichelKette était tout impatient d’aller rejoindre l’amphithéâtre central de son université pour aller donner son cours de physique quantique, une science qui l’a passionné dès son enfance et qui l’a occupé toute sa vie. Toujours vêtu de son petit veston noir, de son chapeau beige et de sa besace qui datait de ses années étudiantes, il avait cette fois-ci adopté un pas pressé trahissant une certaine excitation peu habituelle, lui qui avait toujours une posture de quelqu’un qui semblait avoir une totale maîtrise de soi.  Il pensa à ce futur cours qui n’en sera pas un. Il avait décidé de faire part de sa dernière invention à ses élèves. Il tenait dans ses bras l’objet qu’il avait hâte de présenter. Cet objet ressemblait à un vieux transistor, dont il était par ailleurs un fervent collectionneur, mais qui paraissait plus élaboré qu’un appareil classique.

 

    Lorsque le professeur fit irruption dans l’amphithéâtre, tous les élèves étaient déjà installés et prêts à l’écouter. La carrure de leur enseignant en physique quantique avait tendance à les impressionner et ses articles sur le sujet les passionnaient tous. Son sens de la pédagogie et sa patience faisaient de lui un grand professeur. Mais aujourd’hui, tous les élèves remarquèrent que le professeur était particulièrement enjoué aujourd’hui en témoignait le ton énergique sur lequel il leur avait adressé un chaleureux « Bonjour » et la rapidité avec laquelle il avait posé ses affaires pour rejoindre l’estrade. Il posa son mystérieux objet qu’il portait sur le bureau, bien en évidence à la vue de tous. Et dans le même temps, il sortit une cage dans laquelle était enfermée une souris qui était caché derrière son bureau. Il posa la cage près de son mystérieux instrument qu’il s’apprêta à présenter.

 

- Chers amis, aujourd’hui est un jour très particuliers pour moi. J’ai l’honneur de vous présenter ma dernière invention : la boîte à immortalité quantique.

 

    L’auditorium était tout secoué par cette présentation inattendue. Mais cela piqua la curiosité de tout l’amphithéâtre.

 

- Le fonctionnement de mon invention est très simple, poursuivit Harold Van MichelKette. Il suffit déjà de la brancher à une prise électrique. Ensuite d’allumer la boîte à immortalité que je fais avec vous à l’instant. A présent, mon invention dégage un bouclier quantique de trois mètres de rayon qu’évidemment vous ne pouvez pas voir mais qui protège tout être vivant de la mort. Rien ne peut vous tuer temps que vous ne sortez pas de ce rayon.

- Je suppose que vous allez nous démontrer cela, intervint Stephen Steiger, l’élève impertinent habituel de la classe.

- Bien sûr, c’est pour cela que j’ai apporté mon revolver.

 

    Une grande panique s’empara de la salle lorsqu’Harold Van MichelKette sortit son pistolet de la poche gauche de sa veste.

 

- N’ayez crainte les amis. Ce pistolet va me servir pour une expérience scientifique. Je vais vous en dire plus à propos de mon invention. Lorsque la personne qui se trouve dans le rayon de l’immortalité quantique et s’apprête à se faire tuer, mon invention créé un univers alternatif en tout point identique à celui-ci où c’est votre double de l’univers créé qui se fera tuer. Si par exemple, je tente de me tirer une balle dans la tête devant vous, le pistolet s’enrayera et mon double de l’univers créé par mon invention se fera tuer.

- C’est une plaisanterie, vous êtes un vieux fou, cria un autre élève totalement révolté par cette révélation.

 

    Le professeur n’apprécia guère cette remarque. Il glissa les yeux derrière ses lunettes qui cachaient des paupières fatiguées. C’est Mike Meinfred, le cancre de la classe qui avait parfaitement conscience qu’il ne validera pas sa deuxième année.

 

- Vieux fou dites-vous ? Nous allons tenter une expérience en temps réel. Vous voyez cette souris dans la cage à quelques mètres de la boîte à immortalité quantique ? Elle n’entre pas dans le rayon de protection. Je vais donc la tuer pour vous prouver que mon pistolet est bien chargé de balles réelles et que tout ceci n’est pas un cirque.

 

    Le professeur Harold Van MichelKette tira sur la souris. Un bruit assourdissant fit sursauter tout la classe qui bascula dans la stupeur la plus totale face à l'audace de leur professeur. Et effectivement sa mort n’avait rien d’un sketch comme en témoignaient les morceaux de souris éparpillées dans toute la cage.

 

- A présent, poursuivit le professeur d'un ton assuré, je vais tenter de me tirer une balle dans la tête, et vous verrez que je ne vais pas mourir !

- Ne faites pas ça professeur, cria un autre élève ! Si ce que vous dites est vrai, vous allez créer un autre univers qui pourra également faire la même chose que vous. Et créera par conséquent un autre univers, qui lui-même créera un autre univers et ainsi de suite. Vous ne connaissez pas les conséquences de vos actes !

- Il n’y a aucun risque à ce niveau là car mon double se fera tuer lorsque je me tirerai une balle dans la tête. Or il n’y a que mon double qui connaisse mon invention, donc l’univers alternatif que je m’apprête à créer en tentant de me tuer ne pourra pas créer d’autres univers alternatifs, n’ayez crainte !

- Vous êtes quand même un beau malade, refit remarquer Mike Meinfrend.

- Un beau malade dites-vous ? Eh bien admirez mon immortalité quantique jeune freluquet !

 

    Alors que le professeur approcha le pistolet vers sa tempe, une voix se fit entendre près du bureau du professeur.

- Hey ! Quelqu’un sait à quoi sert ce fil que je viens de débrancher avec mes pieds ?

 

    Tout le monde reconnu la voix de Stephen Steiger mais qui ne provenait pas de la place où se situait Stephen Steiger. Un double de cet élève était apparut dans le champs d’immortalité quantique. Qui sentit un corps s’effondrer sur lui accompagné d'une odeur de poudre sous les regards apeurés d’une classe dont les visages lui semblait familiers.

 

FIN