
Paul, Jeanne, Marc et Julie venait juste d’arriver dans la colonie de vacances située dans les Alpes, dans un petit village au pied du Mont Blanc. Le petit groupe se connaissait depuis quelques années, ils étaient tous les quatre dans la même classe depuis la maternelle et ne se quittaient plus depuis. Dans leur petit groupe d’amis, seule Julie était d’un naturel assez réservé, notamment à cause de son autisme. Les trois autres étaient les leaders de leur petite école. Ils se passionnaient de tout et prenait souvent des initiatives, beaucoup plus que la plupart des enfants de leur âge.
En ce jour du 24 Décembre, leur excitation était palpable. Aujourd’hui, il était prévu pour tous les quatre que Gontran, leur moniteur qui s’était déguisé en père-noël pour l’occasion, les emmène faire une excursion dans les bois pour passer la nuit dans une cabane autour d’un feu à cuire des marshmallows et à écouter des histoires contées par leur moniteur.
Les quatre amis préparèrent leurs affaires pour cette petite balade et rejoignirent Gontran, qui les attendait à la porte de leur gîte. Puis, le petit groupe se mit à suivre leur moniteur équipé de son déguisement de père noël. La traversée du village se fit tranquillement. Mais arrivés à l’orée du bois où se trouvait la cabane, la neige se mit à tomber. Au fur et à mesure de l’avancée des cinq compagnons, la tombée de neige s’intensifiait. Les enfants commençaient à rencontrer des difficultés à avancer à travers les arbres avec le niveau de neige qui ne faisait qu’augmenter rendant cette forêt de plus en plus agressive au fil de la marche.
Après une heure de marche et un niveau de neige recouvrant les bottes des enfants, la cabane était enfin en vue. Marc se retourna et vit que la tempête de neige avait entièrement recouvert leur trace. De plus, la nuit commençait à tomber. Cette situation lui fit ressentir un début de panique. Mais Gontran vint vers lui et le rassura. Sa présence fit du bien à Marc et au reste du groupe qui avait besoin de se sentir protégé après cette randonnée plus compliquée que prévue.
La cabane se dressait devant le petit groupe. Elle était délabrée et semblait ne pas avoir été entretenue depuis des années. Devant l’entrée, une vieille balançoire crinçait au rythme du vent. Les deux fenêtres qui se situaient aux deux côtés de la porte donnait l’impression que la cabane avait des yeux, et qu’elle les surveillait. Gontran s’approcha de l’entrée et glissa sa main au-dessus de la porte d’entrée. Il y trouva un trousseau de clefs. Une des clefs lui servit à ouvrir la porte. Gontran et les quatre enfants entrèrent à l’intérieur.
La cabane était très sombre, et Gontran se dépêcha d’allumer des bougies au 4 coins du salon. Il alluma un petit feu dans la cheminée et invita les enfants à se réunirent autour de lui près du feu. Les enfants avaient froid et prirent les vieilles couvertures situées près de l’entrée pour se réchauffer avant s’assoir près de la cheminée.
Gontran prit la parole : « Les enfants, il est temps pour moi de vous conter la véritable histoire de noël. Pas celle avec le gentil vieux bonhomme à barbe blanche et manteau rouge. Mais la vraie.
- J’ai interrogé mes parents sur ce sujet, dit Marc. Il y a bien un père-noël qui vient tous les 25 décembre déposer des cadeaux dans tous les foyers du monde.
- C’est exact Marc. Cependant, ce n’est que très récent. Auparavant, cette histoire de père-noël n’était qu’une fable pour faire rêver les enfants. C’est en 2070 qu’est apparu le vrai père-noël.
- Le père-noël n’aurait donc que 20 vingt ans ? demanda Jeanne.
- Et bien pas vraiment, poursuivi Gontran. Le fils du créateur d’Amazon, Adolf Bezos, a eu l’idée de créer plusieurs robots père-noël qui iraient réellement distribuer les cadeaux chez tous les enfants du monde entier le 25 décembre. Pour assurer la distribution aux foyers du monde entier, des millions de robots-noël ont été créés. Le premier noël entièrement robotisé eut lieu le 25 décembre 2070.
- Il n’y a donc pas qu’un seul père-noël mais des millions, dit Paul.
- Au début oui. Mais malheureusement, un des robots a connu une mal fonction. Il s’est tout d’abord mis à massacrer les robots-noël qui ne remplissaient pas leurs quotas de distribution pendant les cinq premières années du lancement des robots-noël. Puis il s’est mis à massacrer les humains qui avaient fait des bêtises pendant l’année.
- Quelle horreur ! répondirent en cœur les enfants.
Julie, qui était la plus discrète de la bande commença à trouver cette histoire terrifiante et se mit à s’éloigner du groupe pour se blottir dans un angle de la pièce. Les trois autres enfants ne s’en aperçurent pas, car l’histoire qui leur était contée les fascinait autant qu’elle les terrifiait.
« Ça, vous pouvez le dire, leur répondit Gontran. Des millions de personnes ont été massacrés par ce robot fou parfois pour des causes dérisoires. Que vous soyez un serial killer ou juste quelqu’un qui n’avait pas payé sa place de parking, il vous massacrait sans distinction. Il est apparemment équipé d’une base de données qui lui donne les informations sur les mauvaises actions de chaque individu. Fort heureusement, il ne fait ça que le 25 décembre. Il n’a donc pas le temps de massacrer tout le monde en 24 heures. Mais aujourd’hui, les gens ont peur des robots-noël car ils savent qu’un robot tueur se cache parmi eux.
- Cela explique pourquoi mon père bouche la cheminée et verrouille toutes les entrées le 25 décembre. Les robots-noël ne peuvent plus y entrer et il doit surement acheter les cadeaux lui-même, dit Marc.
- Oui de plus en plus de gens se barricadent chaque noël. Amazon a voulu transformer noël en paradis, ils en ont fait un enfer. Voilà les enfants, vous connaissez à présent la véritable histoire de noël.
- Mais c’est horrible ! s’écria Jeanne.
- Horrible oui ! Mais pour compenser, nous allons nous attaquer aux marshmallows. Marc, va donc cherche une bûche, on va faire un plus gros feu.
- Oui, j’y vais, répondit Marc.
- Paul, as-tu bien apporté les marshmallows ?
- Heu… Et bien je viens de m’apercevoir que je les ai oubliés.
Gontran ne répondit pas à cette réponse de Paul. Pour marquer son mécontentement, il le fixa d’un regard fixe quelques secondes. Puis il vit Marc apporter une bûche qu’il ajouta dans le feu. Dans le même temps, la vieille horloge au-dessus de la cheminée se mit à indiquer minuit.
Le feu était à présent très vif. Gontran, qui ne tenait juste à côté de la cheminée, commença à être couvert de sueur. Puis sa peau commença doucement à fondre devant les yeux effrayés des enfants sans qu’il ne fît part de la moindre douleur. Après avoir perdu sa peau, ce sont ses muscles qui se mirent à fondre, toujours sans faire part d’une quelconque douleur. Gontran commença à se retourner face aux enfants. Mais alors qu’ils s’attendaient à découvrir un squelette, c’était un squelette métallique qui se dressait à présent face à eux.
Toute la fausse chair dont il était recouvert avait à présent fondu. Le robot fixa les enfants aux travers de ses deux grands yeux rouges, comme s’il les analysait. Puis il prit une boule de noël fixée autour de sa taille et la lança vers les enfants. Cette boule de noël était en réalité une grenade. Et lorsqu’elle atterrit près du groupe d’enfants, elle explosa, transformant les enfants en confetti et repeignant les murs en rouge. Seule Julie, qui s’était isolée dans son coin pendant que Gontran contait son histoire, était encore vivante. Le robot-noël analysa Julie comme il l’avait fait avec les trois autres enfants. Mais sur son écran interne, il était indiqué qu’elle n’était coupable de rien. C’est alors qu’un gigantesque traîneau perfora le plafond. Aucun Renne n’était à l’avant pour s’occuper de la poussée. Ce traîneau fonctionnait manifestement à l’énergie nucléaire. Le robot-noël tueur prit un cadeau placé dans le traîneau puis s’avança vers Julie. Il lui tendit le cadeau et lui dit : « Joyeux noël Julie ! ».
« Bon ça suffit Noël Junior, tu as suffisamment regardé ces bêtises, ça fait 20 fois que tu regardes cet épisode ».
- Mais maman, j’adore cette série. Et tu viens l’interrompre pile au moment où le papa s’apprête à repartir de la cabane dans son traîneau pour aller tuer Kim Jong-un.
- Tu connais cet épisode par cœur non ? Tu ferais mieux de t’entrainer à tuer des humains pour te préparer à la succession de ton père.
- Mais maman, papa les a tous tué sur Terre. Comme dans la série.
- Je sais mon cœur. Mais il est parti les pourchasser à travers toutes les planètes qu’ils ont colonisé dans la galaxie. Et tu sais bien qu’il est programmé pour tuer uniquement les 25 décembre. Donc il ne peut tuer qu’un jour par planète. Ça prend du temps de tuer tous ceux qui ont été méchants.
- Je sais tout ça. Mais j’aimerai vraiment qu’il rentre pour que je puisse l’accompagner.
- Ça arrivera mon ange. Sois patient. Allez va te coucher à présent.
Noël Junior se leva du canapé et se dirigea vers sa chambre. Il ouvrir son placard et brancha sa batterie sur la prise électrique prévue à cet effet. Pendant que sa batterie se rechargea, il se mit en veille. Il était déjà en train de rêver. Dans son rêve, il accompagnait son père à bord de son traîneau électrique.
FIN
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